David Hallyday, la sensibilité à l’état brut

Interview

David Hallyday, la sensibilité à l’état brut

Fils de deux légendes, David Hallyday baigne dans la musique depuis sa plus tendre enfance. Batteur né, il joue aussi du piano, de la guitare, chante, compose pour lui ou pour les autres, joue seul ou à plusieurs… Ce qui compte, c’est de transmettre des émotions et de dire quelque chose à travers sa passion. Il la partage avec un public fervent depuis 30 ans, comme une belle histoire d’amitié. A l’occasion de sa tournée « Eternel Tour », nous l’avons rencontré pour parler musique, évidemment, mais aussi famille, sport, éthique de vie, cause animale… Portrait d’une bête de scène pudique et sincère.

Chanteur, auteur-compositeur, musicien, vous êtes un véritable homme orchestre, quelle partie de la musique vous plait le plus ?

Je crois que c’est la compo en fait. J’aime me retrouver seul dans mon studio à composer de la musique, à rêver. C’est un projet à 360°, pas juste simplement de la musique, j’essaie de voir si le titre m’inspire aussi sur scène… Donc je développe mes titres un petit peu de cette façon-là à chaque fois. Il y a toujours la scène en perspective derrière, dans le background, j’essaie de visionner ce que ça peut faire en show.

J’ai lu d’ailleurs que votre plus grande qualité et à la fois votre plus grand défaut, c’était le perfectionnisme…

J’ai toujours l’impression que je peux aller plus loin, que je peux mieux faire. Je suis très pointilleux au niveau des sensations, de l’intonation, de l’interprétation aussi, et puis du feeling général du titre. Par exemple, « Ma dernière lettre », c’était compliqué à produire parce c’est une chanson que j’ai composée à la base sur une guitare acoustique. Je m’y suis repris à 3-4 fois, et à un moment, je me suis dit « c’est ça », il y a les bons gimmicks de guitare, il y a les bonnes instru, il y a les bonnes rythmiques là où il faut qu’elles soient…

David Hallyday, la sensibilité à l’état brut - Veste : REDSKINS – T-Shirt : EASY WEAR – Jean : REDSKINS – Chaussures : PALLADIUM – Bijoux : MAD LORDS ©Nikos Aliagas - Veste : REDSKINS – T-Shirt : EASY WEAR – Jean : REDSKINS – Chaussures : PALLADIUM – Bijoux : MAD LORDS ©Nikos Aliagas

Vous avez composé pour de nombreux autres chanteurs, comment choisissez-vous ces collaborations ?

Je travaille avec des gens que j’aime, des potes, je suis plus sur la vraie vie, sur des rencontres. Et parfois, sur les réseaux sociaux, tu peux aussi tomber sur une perle. Là, j’ai découvert un jeune berlinois qui fait des prod de dingue. Je vais le rencontrer et voir si on peut bosser ensemble. Peut-être sur mon prochain album je ne sais pas ?

Avec Anguun, vous avez interprété « Garde-moi » en 2005, on se souvient tous de votre duo avec votre soeur Laura Smet en 2010 « On se fait peur », ça vous va bien les duos avec des femmes, vous avez d’autres projets de ce côté-là ?

J’adore les femmes donc forcément, ça fonctionne bien ! Il y a un côté émotionnel qui est différent du nôtre, elles sont plus fortes dans certains domaines, plus vulnérables et plus fragiles dans d’autres, donc au niveau de l’interprétation, il y a un petit truc animal que j’aime bien.

Beside Sport - David Hallyday, la sensibilité à l’état brut - Veste : YOXEONE – T-shirt : EASY WEAR ©Nikos Aliagas -

Veste : YOXEONE – T-shirt : EASY WEAR ©Nikos Aliagas

En parlant de duo, vous aviez aussi interprété « Sang pour sang » avec votre père. Vous l’avez perdu il y a 2 ans. Un album posthume de 11 titres est sorti en octobre 2018, l’avez-vous écouté  ?

Non, je ne l’ai pas fait pour une raison très simple, c’est que je n’y ai pas pensé et je ne trouvais pas que c’était une nécessité. Je connais mon père sur le bout des doigts, donc je n’ai pas besoin de ça. J’ai besoin de me le remémorer dans toutes les meilleures facettes de sa vie artistique et humaine, ça me suffit.

Vous avez souvent composé pour « le taulier », début 2017, vous aviez d’ailleurs commencé à écrire des titres pour lui, qu’en avez-vous fait ?

Je les ai gardés dans mes tiroirs, mais je n’envisage pas de les utiliser. Et vous savez pourquoi ? Après, ça deviendrait du marketing. Je les garde comme des photos-souvenir, comme quelque chose qui m’appartient et qui appartient à mes enfants et à ma famille.

David Hallyday, la sensibilité à l’état brut - Veste : RALPH LAUREN (personnelle) – Chemise : BARBOUR – Bijoux personnels ©Nikos Aliagas - Veste : RALPH LAUREN (personnelle) – Chemise : BARBOUR – Bijoux personnels ©Nikos Aliagas

Vous avez 3 magnifiques enfants : votre ainée Ilona suit une carrière de mannequin à l’image de sa mère (NDLR : Estelle Lefébure), Emma est actrice. Quant à votre fils Cameron, il se destine à l’univers du cinéma aussi ?

Oui, il est très cinéphile, il se destine à la réalisation cinématographique. Quand on a des enfants, on espère qu’ils auront « l’amour de faire quelque chose ». Dans la vie, il faut être heureux de se lever le matin et quand on trouve une passion, les moments difficiles le sont un peu moins. Cameron est encore à l’école mais Ilona et Emma font ce qu’elles aiment faire, elles sont heureuses donc forcément moi, ça me rend heureux. Je suis super fier des trois.

Vous avez également une carrière d’acteur et vous étiez récemment au casting d’un film d’horreur « Twins ». Vous pouvez nous en dire plus ? 

J’adore le film d’horreur, le thriller plus que l’horreur d’ailleurs, et c’est vrai que j’ai pas mal de connaissances là-dedans. Mon père adorait ça, on se matait des films d’horreur ensemble, parfois 2-3 à la suite. J’aime ce genre mais je peux aimer aussi une bonne comédie romantique française, je peux aimer des tas de styles différents. C’est comme la musique, j’aime la musique en général donc je peux apprécier aussi bien la musique classique, un vieux jazz, de la pop ou du hip-hop.

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Et vous avez des projets prochainement ?

Là je suis dans le prochain album, j’ai presque fini de l’écrire, il faut que je termine les compos. On projette une nouvelle tournée pour 2021 après sa sortie (Décembre 2020). Ce futur album, je l’ai fait assez vite, j’étais inspiré, parce que la vie inspire, tout ce qui se passe actuellement, ça me donne envie de raconter des choses.

Vous êtes fan de Steeve Mac Queen, et comme lui, vous « aimez tout ce qui a un moteur ». Si on parle de moto, vous êtes plutôt Harley ou un autre constructeur ?

Je peux être séduit par une Harley comme je peux être séduit par une Triumph, j’en ai quelques-unes d’ailleurs, j’aime bien les motos anciennes. Après je peux aussi craquer pour des nouvelles motos, des touring surtout, je ne suis pas sectaire.

« Il y a un espèce de truc passionnel avec le public français »

David Hallyday

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Vous êtes passionné par la course automobile, passion transmise par votre oncle Eddie Vartan. Vous avez participé à plusieurs championnats, notamment les 24 heures du Mans. Continuez-vous la compétition ?

J’ai toujours été dans le domaine de la compétition, avant je faisais beaucoup de tennis, puis suite à une blessure, je me suis rabattu sur le sport auto. Et ça m’a tellement plu que j’ai continué et j’ai réussi à faire 8 ou 9 fois les 24 Heures du Mans avec des classements plutôt honorables. J’étais champion de France GT en 2001 avec Philippe Alliot. J’adore ça parce que ça me sort un petit peu de mon quotidien aussi et puis ça m’aère la tête de me surpasser comme ça.

Je vous ai vu hier en concert à Lyon pour la tournée « Eternel Tour » et j’ai été impressionnée par l’amour qu’il y avait entre vos fans et vous. Comment expliquez-vous cette connexion ?

Je ne sais pas si ça s’explique par une formule magique, je pense qu’on attire le public qu’on mérite et pour rien au monde, je ne changerais le mien. Il y a ceux qui sont là depuis mes débuts, ceux qui sont venus au milieu du parcours, et puis il y a les nouveaux qui arrivent maintenant, c’est assez rigolo de voir tout ce monde se mélanger. c’est un public génial. Il y a un espèce de truc passionnel avec le public français, c’est un petit peu plus fort qu’ailleurs.

Vous avez sorti votre 13ème album « J’ai quelque chose à vous dire » en décembre 2018. Vous le qualifiez de « grand marqueur dans votre vie personnelle et artistique », est-ce que vous avez l’impression d’être un nouveau David Hallyday ?

Non, Je suis exactement le même mais j’ai évolué. J’ai envie de progresser et d’aller de l’avant, toujours. C’est un petit peu mon leitmotiv, c’est comme ça que j’ai toujours vu ma vie. J’ai découvert plein de choses pendant cet album donc forcément ça a été un marqueur. Il y en a eu d’autres avant, la période de « Tu ne m’as pas laissé le temps », c’en était un autre.

Cet album était l’occasion pour vous de dire ce que vous aviez sur le coeur. Est-ce que le fait de mettre vos émotions en musique vous a permis de vous libérer ? Vous sentez-vous en paix aujourd’hui ?

J’ai dit ce que je ressentais au niveau de l’émotion, mais je voulais aussi que cet album soit quelque chose de fort et de positif. Pas quelque chose d’agressif. J’ai voulu me mettre à nu et sortir tout de suite ce que j’avais sur le coeur. On a fait vachement gaffe avec Lionel Florence et Arno Santamaria, d’écrire des choses fortes, parfois dures mais des choses vraies, que les gens peuvent s’approprier. Je voulais qu’il y ait du courage dedans, que ça donne aussi de l’espoir aux gens. C’est mon univers, écrire des chansons et tenter de donner de l’émotion aux gens.

Beside Sport - David Hallyday, la sensibilité à l’état brut - Veste : YOXEONE – T-shirt : EASY WEAR ©Nikos Aliagas -

Veste : YOXEONE – T-shirt : EASY WEAR ©Nikos Aliagas

Le clip de « Ma dernière lettre », qui est un courrier imaginaire adressé par un père à son fils, a été mis en scène par Laura. Comment s’est déroulé le tournage ?

C’est elle qui a imaginé le clip de A à Z. En même temps, on a vécu les mêmes moments difficiles donc le tournage était à la fois magique et éprouvant, il y avait les deux et c’est ce qui a rendu ce clip très unique. Ce n’est pas un clip comme les autres, avec du recul, je trouve que c’est un clip où on sent qu’il y a des choses qui se sont passées, il y a beaucoup de symboliques. Un très bon réalisateur pouvait faire un très bon clip, mais il y avait le petit truc en plus dans celui-là que personne n’aurait pu avoir parce qu’il faut l’avoir vécu.

« Le loup c'est un animal mythique pour moi »

David Hallyday

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Dans ce clip, vous êtes face à Ouhlala, un magnifique loup aux yeux glacier, ça s’est passé comment de s’apprivoiser l’un l’autre ?

C’était un enchantement, un rêve, le loup c’est un animal mythique pour moi. Je suis très proche des animaux depuis toujours et c’est vrai qu’avec ce loup, il s’est passé un truc indescriptible dès le départ, je ne saurais pas l’expliquer, mais ça se sent dans le clip. C’est très difficile de faire poser un loup qui te regarde droit dans les yeux sans bouger comme ça, et sans cette « fusion », on n’aurait pas pu filmer ces moments d’émotion entre lui et moi.

Vous avez une véritable éthique de vie, vous êtes végétarien depuis plus de 15 ans, on connaît votre engagement pour la cause animale. Vous êtes d’ailleurs ambassadeur de la PeTA France et vous avez prêté votre image et votre voix pour sa dernière campagne. Pouvez-vous nous en parler ?

Depuis tout petit, plus j’avançais dans la vie, plus j’avais envie de vivre en accord avec mes convictions. Ils ont fait appel à moi et j’ai dit oui tout de suite ! On a fait cette campagne sur les animaux utilisés dans le milieu du cirque et ça a été assez puissant, je pense qu’il y aura d’autres projets dans l’avenir avec eux parce qu’ils sont très militants, très dévoués. Je trouvais que c’était formidable de faire partie de ce mouvement-là. Et que ça me ressemblait, que c’était naturel en fait.

Beside Sport - David Hallyday, la sensibilité à l’état brut - T-shirt : MAISON STANDARDS – Veste : BOMBERS ORIGINAL – Bijoux personnels ©Nikos Aliagas - T-shirt : MAISON STANDARDS – Veste : BOMBERS ORIGINAL – Bijoux personnels ©Nikos Aliagas

Vous êtes très engagé pour la planète, comment selon vous pourrions-nous rendre notre monde meilleur ?

Vaste programme ! Je pense qu’on ne peut pas y arriver tout seul, ça se joue à travers le temps. Il y a une prise de conscience qui est beaucoup plus forte aujourd’hui qu’elle ne l’était il y a 20 ou 30 ans. Mais pour rendre le monde meilleur, il faut que tout le monde regarde dans la même direction. Faire prendre conscience de ce qui se passe par rapport aux animaux mais aussi la planète. Et puis essayer simplement de ressentir un petit peu plus ce qui nous entoure et penser un petit peu moins à soi. Et ne pas avoir peur de franchir les frontières entre ce qu’on aimerait faire et le faire vraiment.

Photos réalisées avec l’aimable concours du Hellfest Corner 37 rue Quincampoix Paris 4e.

Photographe : Nikos Aliagas
Styliste : Aurore Donguy
Marques :
MAISON STANDARDS : t-shirt
BOMBERS ORIGINAL : veste
REDSKINS : jean
PALLADIUM : chaussures
MAD LORDS : bijoux
BARBOUR : chemise
MOTHER DENIM : jean
YOXEONE : veste
EASY WEAR : t-shirt
CERRUTI 1881 : veste

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