S’embrasser sur la bûche

gastronomie

S’embrasser sur la bûche

Une bûche, deux bûches, trois bûches au banc d’essai, ou comment se sucrer la languette en attendant des jours meilleurs.

S’il y a bien une chose qui n’a pas changé, c’est cette étonnante frénésie qui entoure le palmarès de la meilleure bûche de l’année. De la couverture exhaustive d’Elle à Table à la sélection du journal Le Monde en passant par les nombreux posts d’influenceurs qui vantent le talent de telle ou telle maison, ce curieux gâteau roulé fascine, avec pas moins de 162 283 #buchedenoel postés sur Instagram à l’heure où nous parlons, des plus touchantes aux plus scandaleuses.

L’envers du décor est tout aussi bigarré. Nous voguons des usines d’où sortent des centaines de milliers de bûches indigestes et interchangeables aux suites privatisées de grands palaces parisiens — où nous nous retrouvâmes assis sur une banquette, un pluvieux mercredi de septembre, au milieu de sapins recouverts de fausse neige, au son d’une playlist 100 % carillons, à picorer en avant-première aux côtés de nos coreligionnaires mi-démasqués, les mignardises qui seraient à la carte le soir béni du réveillon. Car la bûche est bien davantage qu’un vulgaire ersatz de tronçon de bois planté d’effrayants lutins à pompons. C’est la consécration hivernale d’un chef, la gloire d’un pâtissier, la terreur de celui qui la choisit pour clore la soirée du 24.

Car en définitive, qui aime vraiment la bûche ? Que celui qui s’est déjà réveillé en sueur, au beau milieu du mois d’avril, avec le désir impérieux de s’en payer une tranche me jette la première mini-scie factice en plein visage. Mais puisque le sujet passionne, nous nous sommes docilement prêtés à l’exercice. Et puisque tout podium qui se respecte s’arrête au bronze, en voici trois, et pas une de plus.

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La bûche pure pistache de Maison Aleph

Évidemment, diront les médisants. Une bûche levantine 100 % pistache, il fallait s’y attendre. Sauf que c’est après plusieurs années d’hésitation que Myriam Sabet ose enfin sauter le pas, et qu’il eût été criminel de ne pas le faire. Ce croustillant à la bigarade, ce biscuit à la pistache d’Iran gorgé d’eau de fleur d’oranger, ce praliné croustillant et ce cœur caramel pistache nous ont donné la larme à l’œil.

Maison Aleph
Prix : 49€ pour 6 à 8 personnes.

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La bûche impériale de David Bizet

En découvrant la composition de cette bûche peu banale, notre première réaction fut de penser que le monde allait décidément fort mal. Vanille, sarrasin torréfié, kiwi, passe encore. Mais chou-fleur et caviar, sans gluten s’il vous plaît, était-ce vraiment nécessaire ? La réponse est oui. Par les temps qui courent, l’aventure se niche dans la moindre tranche.

The Peninsula Paris
Prix : 95€ pour 6 à 8 personnes.

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La bûche glacée Spaceman des Glaces Glazed

Si en d’autres temps nous aurions poussé des cris d’orfraie à l’idée même de partager en famille une bûche à base de CBD, autant dire que cette année, tout devient possible. C’est pourquoi la glace noisette d’Henri Guittet pimpée à l’huile de chanvre et au cannabidiol nous a littéralement conquis. Ajoutez à cela une douce pointe de caramel et le twist épicé d’un biscuit pain de Gênes, et vous voilà face à un dessert en tous points stupéfiant.

Glaces Glazed
Prix : 35 € pour 6 personnes

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